50 sfumature di Charles Bukowski, che si racconta, legge le sue poesie, sempre con un bicchiere di vino o una bottiflia di birra in mano.
racconta di sè e di quello che ha visto e fatto e scritto e bevuto.
nessuna finzione, più che un documentario è un documento corpore presente, nelle parole dello scrittore poeta, vero come sempre.
interessante per tutti, imperdibile per chi ha amato o ama la scrittura di Charles Bukowski.
buona (alcolica) visione - Ismaele
La forme d’abord est assez
décourageante : cinquante entretiens d’environ trois minutes, avec presque
à chaque fois les génériques de début et de fin (même motif au piano !),
voilà de quoi refroidir les meilleures intentions. Et puis, presque
subrepticement, on se rend compte que ces génériques sont autant de
respirations nécessaires dans un univers oppressant fait de récits, de
lectures, de discussions très variées. Bukowski boit, presque tout le temps,
fume beaucoup, et parle énormément. Il n’est jamais autant fascinant que quand
il rejette le mode de vie le plus partagé : refus du travail, refus des
conventions, des « gens bien » au profit des « putes et des
macs ». Trouvant parfois des formules magnifiques de concision (comme
« le monde se dessèche »), mais aussi d’une verdeur confondante
(« participer à un débat, c’est comme bouffer son propre vomi »), il
déroule une vision du monde loin des modèles aseptisés. La violence y est
présente, naturelle, celle des hommes (alors qu’il éprouve de l’empathie pour
les victimes animales) révèle ce qu’ils sont véritablement. Indiscutablement,
son regard n’est pas tendre, mais exempt de moralisme, ce qui peut être
stimulant, souvent, mais aussi choquant : « il faut des tripes pour
tuer en temps de paix » …
Bref, on ne doit pas s’attendre à du politiquement correct. De même affleure
fréquemment une misogynie évidente, mais elle confine au malaise quand il
insulte et frappe sa compagne.
Les amateurs de Bukowski seront aux
anges, l’écrivain incontrôlable ne s’interdit rien, mais il est aussi fascinant
dans son phrasé, dans ses silences, que dans ses provocations. L’entretien
s’apparente souvent à un exercice de lucidité, exigeant, difficile, qui lui
vaut des hésitations, voire des échappatoires (« parlons plutôt des
femmes »), et laisse sourdre des failles. La principale, évidemment, est explicitement
évoquée, sur les lieux-mêmes (la chambre des tortures) : la violence de
son père avec l’accord de sa mère apparaît rétrospectivement comme l’origine de
l’écriture.
Certes, le documentaire contient ses
moments faibles : selon les sujets, (« que faire pour améliorer la
condition humaine ? », par exemple), Bukowski dépasse à peine le
propos de comptoir. Néanmoins, la plupart du temps, son lent débit séduit par
ses audaces, ses contradictions parfois, la vraie audace restant sa vie qui fut
en accord avec des conceptions intransigeantes. De ce point de vue, le
témoignage est précieux et dérangeant. Il dessine presque en creux un portrait
attachant, celui d’un homme blessé, scandaleux, pessimiste et terriblement
humain.
Malheureusement pour eux, tous les ivrognes n’ont pas
l’éloquence de Charles Bukowski. Il est donc devenu leur porte-parole,
l’ambassadeur de ceux qui préfèreraient ne rien faire plutôt que quoi que ce
soit, de la solitude militante, d’une conception du bon temps consistant à se
bourrer la gueule, se taper des putes et s’engager dans des batailles au poing.
Bukowski est un saint patron de ceux qui n’espèrent plus rien, qui survivent à
leur vie plus qu’ils ne la vivent, qui embrassent le néant au quotidien,
amenuisent une inextinguible douleur par l’alcool. Il est aussi un individu
ayant tout fait (surtout le pire) pour s’extraire des routines, des mécanismes
communément admis de l’existence ordinaire. Le paradoxe étant que ce refus du
routinier aboutisse à l’activité la plus routinière qui se puisse
concevoir : la boisson. Quand il prétend être au fond un type bonne pâte,
il ne ment pas vraiment. Quand il se déclare maléfique par volonté concertée,
non plus. En fait, Bukowski ne donne pas l’impression de beaucoup mentir. C’est
cette honnêteté, dans la déchéance choisie ou la gloire subie, qui fait la
valeur de ses écrits, qui le rend, que cela nous plaise ou non, finalement
audible.
Sa figure ne pouvait que
fasciner Barbet Schroeder,
cinéaste obsédé par le mal, qui l’élit comme son Diogène, un double renversé de
celles qu’il exècre (et auxquelles Bukowski voue un culte sarcastique) :
les dictateurs mondiaux, qui font le mal en prétendant vouloir le bien.
Bukowski n’apporte peut-être pas beaucoup de bonnes choses au monde, mais à
tout le moins, lui ne prétend pas le faire et limite les dégâts. Le monde se
porterait mieux en somme si les Idi Amin Dada, les Bachar Al-Hassad et les
Hitler se contentaient de cuites au coin de la rue (inversement, il est aussi
vrai que le mal à l’œuvre par eux s’observe souvent en germes au zinc le plus
proche). Contrairement aux tyrans, Bukowski ne connaît pas l’envie. Il a certes
soif, mais pas de pouvoir. Il résout tout par la saoulerie, sorte de Bouddha
amer et imbibé. En marge de la fiction qu’il lui consacre et à l’élaboration de
laquelle l’auteur collabore (Barfly), Schroeder organise
une série d’entretiens. De la masse de propos recueillis, il tire une
compilation avoisinant les quatre heures, scindée en 50 segments…
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