martedì 12 dicembre 2023

Deprisa, deprisa – Carlos Saura

ambientato alla fine degli anni '70, inizio anni '80, nei sobborghi di Madrid, un film un po' pasoliniano di Carlos Saura.

una storia d'amore e di rapine, in un crescendo che non lascia scampo, poveri ragazzi senza futuro, Angela sarà l'unica che ricorderà la loro storia.

i protagonisti hanno girato solo questo film.

un gioiellino da recuperare, non ve ne pentirete.

buona (flamenco) visione - Ismaele


 

 

QUI il film completo, in spagnolo

 


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After stealing a car, young hoods Meca (Jesus Arias) and Pablo (Jose Antonio Valdelomar) pop into a Madrid café.  Pablo has long been smitten with Angela (Berta Socuellamos), the cashier.  He asks her out and the two quickly become a couple.  Angela is let into their schemes, which are elevating in scope with the help of their friend Sebas (Jose Maria Hervas).  The quartet’s crimes become more and more ambitious, and with easy money — and a steady supply of marijuana, cocaine and heroin — they don’t have a care in the world.

Carlos Saura’s depiction of aimless, delinquent youth is not all that different from any other, but it has a grace and naturalism that makes it compelling.  The young actors — also including Maria del Mar Serrano as Meca’s girlfriend — were all non-professionals, and except for one small role for Arias, none of them ever acted again.  It is rumored that most or all of them were real-life heroin users.  In fact, Valdelomar died of an overdose two years later, a tragic but sadly all too appropriate end.  But their performances feel especially free and genuine, and you care about these characters despite their reckless criminal behavior.  There is a casualness to the way they carry themselves that marks the film as a whole.  These are not desperate junkies nodding off in alleyways, nor are they hardened thugs.  They’re just kids who, like many in their late teens and early 20’s, think they have the world all figured out and are looking to escape what they perceive to be an empty daily grind.

They are not unique to this time or place, but their lack of direction may be the product of a Spain struggling to find its way from a fallen dictatorship to a new democracy.  They are caught between, and none of it means anything to them.  Local monuments are just objects to vandalize, perhaps somewhere to smoke a quick joint.  They are passionate about their freedom but have little desire to do anything with it beyond chasing cheap thrills (the Spanish title translates to “Faster, Faster”… although the bursts of excitement are separated by a lot of lazing around).  The adults around them are clueless, ineffectual and sometimes corrupt.

The movie features fine cinematography by Teo Escamilla, who shot many other Saura films, including his “Flamenco trilogy”.  Flamenco plays a big role here as well, with an excellent soundtrack that combines sinuous disco with both modern and traditional flamenco.  Saura often uses a song repeatedly in a film — most notably “Porque Te Vas” in Cria Cuervos, but he also does it in Elisa vida mia and Peppermint Frappé.  Here the song is “¡Ay! Qué dolor” by Los Chunguitos… a song which translates to “I Feel Pain”.  It’s Meca’s favorite tune, and the five young people dance to it after pulling off a big score… stuck somewhere between the joy of freedom and the pain of freedom.

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Carlos Saura ne s’embarrasse pas de cela ici, les membres du quatuor certes complices et rieurs ne paraissant jamais si étroitement liés. Toute situation pouvant amener une dimension plus romanesque est réduite au strict nécessaire. La séduction entre Pablo et Angela (Berta Socuéllamos) s’amorce ainsi dans une belle scène où la musique accompagne les jeux de regards, la douceur des traits et les échanges triviaux des deux êtres. Le moment ne se prolonge pourtant pas : le flirt est effectif dès la scène suivante et un aveu (Angela est vierge), qui aurait pu laisser voir une candeur et une tendresse plus manifeste, est coupé par une ellipse. D’ailleurs, hormis de vagues sourires et enlacements, le couple ne paraitra guère animé d’une folle passion durant le reste du film - ce que soulignera un dialogue d’Anna fustigeant le mariage, moins pour son institution  que par le frein qu’il constitue à se séparer plus vite. Ces deux-là et leurs acolytes ne semblent être ensemble que pour tromper l’ennui, ne communier que quand ils s’adonnent à la violence. Ce minimalisme des sentiments est également formel et narratif. Les casses lucratifs, les vols de voitures et leurs procédés répétitifs s’enchaînent donc de façon métronomique, entrecoupés par les relâches en boite de nuit et l’oubli dans quelques rails de coke. Les lieux traversés renvoient les personnages au vide de leurs pensées et espérances avec les paysages sinistres et désertiques de Villaverde, dans la banlieue sud de Madrid…

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Le film pourrait facilement sombrer dans le schématisme, le romantisme ou l’excuse complaisante – l’Espagne démocratique de l’après-franquisme offrant peu de perspectives à la jeunesse populaire —, mais il s’en échappe par l’authenticité et la subtilité des portraits qu’il dresse. Vivre vite doit beaucoup, en dehors de son canevas policier à l’issue forcément fatale, à ses interprètes non professionnels, tous âgés de dix-sept à vingt-deux ans, repérés par Saura dans la banlieue madrilène, peu ou prou délinquants eux-mêmes (deux des acteurs seront emprisonnés peu après). On devine le long travail d’approche, de gain de confiance, de proximité et de distance, et finalement de répétition, qu’il aura fallu avant de parvenir à cette justesse d’observation. Ce travail d’étude de comportements, mis en fiction et dépourvu de thèse, de psychologie, ou de jugement, donne au film son actualité et son « humanité » saisissantes.

Carlos Saura ne délaisse pas pour autant l’imaginaire fictionnel, la mythologie d’une jeunesse révoltée et les archétypes criminels, comme l’idylle entre Pablo et Angela, version castillane de Bonnie et Clyde. Pour autant, il en neutralise le romantisme, n’exploite pas davantage le spectacle des poursuites et des vols à main armée. Le film, bien qu’il porte en enseigne sa fulgurante injonction, est avant tout la chronique d’un présent, certes désespéré, mais rempli des pleins et des creux de moments d’amitié. Sa simplicité apparente, la naïveté voire la « tendresse » de son ton, serment d’amitié enfantin à l’appui, loin de constituer des défauts, en font toute la qualité…

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