il film racconta, in tono documentaristico, una giornata di quei quattro, i vinti del progresso, direbbe Pasolini.
non hanno i soldi per pagare la bolletta, e le sirene del consumo suonano, e Manuel, come può resistere?
la tv, il videogioco l'hanno conquistato, senza pietà.
il Cile è il mondo, nessuno può resistere alle sirene, e di Ulisse non se ne vedono molti in giro.
un film che merita - Ismaele
La
principale qualité de ce film chilien, c’est sa discrétion. Une journée dans la
vie d’une famille rurale dans le sud du Chili. La grand-mère, Alejandra, et le
grand-père, Cornelio, leur fille, Clemira, et leur jeune petit-fils, Manuel. Le
principe est simple comme une mathématique élémentaire. A quatre reprises, le
film accompagne l’emploi du temps de chacun des protagonistes. La grand-mère qui
va vendre des fromages au bord d’une route ; la fille qui travaille comme bonne
à tout faire dans une hacienda pour touristes ; le gamin qui va à l’école ; le
grand-père qui s’active aux champs.
La mémé
déploie des trésors de patience et de gentillesse avec des nantis qui ne
descendent même pas de leur voiture pour négocier, toujours à la baisse, le
prix des fromages. Clemira qui guigne quelques pesos à sa patronne très
empressée de lui faire la morale («tu devrais surveiller
tes dépenses») sans lui filer un rond. Le petit garçon qui bave
sur la console de jeux de ses copains d’école. Papy Cornelio qui s’exténue à
enfoncer des pieux dans un terrain qu’on devine aride.
Facture. Quatre fois la même vie de misère, à la
différence près. Mais le vrai coefficient multiplicateur du film est d’une
autre nature. Ce qui fait le liant, c’est une panne de courant au petit matin
dans la bicoque où la famille survit. Ce ne sont pas les plombs qui ont sauté,
mais la facture d’électricité qui n’a pas été payée. Le courant ne passe plus,
et c’est la vie qui peu à peu vacille et menace de s’éteindre. Sans cris ni
violence apparentes. Les patrons sont plutôt sympathiques, les prolos
manifestent entre eux beaucoup de solidarité. Pourtant, ce film modeste, et
pour beaucoup documentaire (ne serait-ce que parce que les acteurs sont tous
non professionnels), est un formidable travail sur la fameuse globalisation.
Son microcosme vaut pour le macrocosme que nous subissons, à peu près de la
même façon, entre fatalisme, comme si l’économie mondiale était un phénomène
naturel, et totale incompréhension quant à la servitude volontaire que l’on
accepte.
Les
habitants du film n’ont plus l’électricité, calculent tout au peso près mais
ils savent se servir des ordinateurs et des téléphones portables. Quant à la
révolte… ils sont à la peine pour lui trouver une maigre place dans leur plein
emploi du temps, entre misère et dignité malgré tout. Si le film a un tel
impact «pédagogique» pour nos vies cabossées, c’est qu’il évite bien des
écueils inhérents aujourd’hui aux films dits «alter». Le pittoresque de la vie
«à la campagne», la nostalgie douteuse de ses «vraies valeurs» et encore plus
le cliché des paysages forcément natures et exotiques puisqu’on ne les connaît
pas. Le tourisme n’est pas le genre de la maison.
Boucan. Huacho est un mot qui signifie bâtard mais, dans la
région chilienne où se passe le film, il désigne aussi tout ce qui est
abandonné, personnes ou objets. Pourtant, Huacho ne nous
laisse pas tomber, il nous ouvre de belles pistes de réflexion. Son
militantisme imperceptible et terre à terre peut se résumer par une de ses très
belles saynètes. Cornelio, le pépé intarissable et un peu saoulant sur les
bonnes histoires marrantes d’autrefois se voit littéralement couper la parole
quand soudain l’électricité revient dans la maison. Quel est donc ce bruit de
fond, ce boucan qui couvre sa voix de vieillard ancestral ? La télé qui
redémarre. Fin de la panne, début des temps modernes.
…Huacho isn't
a bad film in any sense. It's well thought out, competently shot and follows a
clear, identifiable narrative arc from start to finish. It's easy to identify
the problems the cast are working through regardless of how far removed your
own background might be. But the movie never really invites the viewer to feel
any empathy for them. Huacho implies their wider world, rather
than telling the audience about it - which is good - but the director
never shows any of this, when it might have brought the story
to life. As it stands, unless you have a specific interest in Almendras'
particular narrow focus his film can't really be recommended.
…In this undemonstrative but engaging film, little
ostensibly happens, rhetorical commentary is at an absolute minimum, and yet we
learn much about a certain way of life and the rural-urban divide in this
region. While the theme of endangered rural populations is timeless, Huacho clearly
has particular relevance to the current state of the global economy.
Almendras’s non-professional cast – whether they are acting or effectively
being themselves or versions thereof – are certainly very comfortable in front
of the camera. By the time the film reaches a quietly hopeful ending, Huacho’s
objective, sentiment-free approach has paid off in imparting an enormous
respect and tenderness towards its characters
… En Huacho la tragedia es esa: una madre
que no tiene cómo pagar la luz, que nadie la ayuda, que nadie le presta plata
—la jefa le ha adelantado dos meses de sueldo y a ella no le alcanza—, por lo
que no le queda otra que ir a la multitienda en Chillán y devolver el vestido
para así poder pagar la cuenta.
Difícil pensar en otra escena tan devastadora que haya
entregado el cine chileno en estos últimos diez años. Tan sencilla, tan común,
tan dura. Tan real.
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