sembra facile a noi, lì no.
Noora resiste, con sempre maggiore difficoltà, vuole evadere da quella prigione.
un film da non perdere, per chi mette in conto di soffrire (almeno al cinema).
buona visione - Ismaele
… Un senso di sconvolgente estraneità,
difficile da sostenere per lo sguardo, abita Bé Omid é Didar e se ne impossessa come unica
condizione possibile in Iran. Un paese dove il futuro può offrire solo una vita
malata, ancora prima della sua nascita, e dove un principio distruttivo regola
ogni rapporto fino a prosciugarlo. Imprigionata in una claustrofobica gabbia
ormai rotta, come la tartaruga che tiene in casa, Noora vive la continua
violazione del suo spazio e delle sue speranze, mentre il suo sguardo, sempre
puntato su un fuori campo irrealizzabile, rivela con disperato stupore il vuoto
che va fagocitando ogni movimento vitale. La staticità che circonda e bracca
Noora, unico corpo pulsante del film che si ferma ad ascoltare il battito del
cuore della bambina che ospita nel suo ventre, è l’immagine mortuaria di un
mondo svuotato. Come la città sulla quale si affaccia la protagonista: un
orizzonte distrutto dalla sua immobilità e al quale è stata negata anche
la voce per gridare il proprio dolore. A questo scenario di morte, che con la
sua livida intransigenza divora ogni immagine, Mohammad Rasoulof oppone la
resistenza della sua protagonista. Incurante del logoramento fisico, costretta
a subire un’asfissiante solitudine mentre tentano di depredarla della dignità e
del futuro, Noora continua testardamente ad avanzare – come Rasoulof, che ha
realizzato questo film semi-clandestinamente – in una struggente lotta che si
rivela il sogno fallito di una rivoluzione ancora impossibile.
Il est parfois difficile pour un spectateur
occidental de voir un film iranien (ou provenant d’un autre pays au contexte
politique complexe) de manière complètement innocente ; de ne pas être tenté,
consciemment ou non, d’interpréter chaque élément du film et de son récit de
manière uniquement politique et revendicative. Il est parfois facile d’oublier
qu’un film iranien est aussi avant tout un film comme les autres, c'est-à-dire
une œuvre d’art plutôt qu’un tract. Mohammad Rasoulof est l’ « autre » cinéaste
iranien (avec Jafar Panahi) à être actuellement menacé de prison et
d’interdiction de filmer - Au revoir a d’ailleurs été tourné
clandestinement, majoritairement en intérieur, mais le cinéaste le dit
d’ailleurs lui-même : « On parle, hélas, beaucoup plus de ce qui
entoure les films et pas assez des films eux-mêmes. Je veux être considéré
comme un cinéaste qui exerce tout simplement son métier »…
…C’est qu’Au revoir est aussi un grand film politique, pas
une fiction sociale larmoyante et consensuelle mais un véritable objet de
cinéma, proche des univers kafkaïens de Cadavres exquis de
Francesco Rosi ou Hunger de Steve McQueen,
Couloirs, salles d’attente, rames de métro et taxis sont ici des éléments de
décor traduisant la solitude et l’enfermement d’individus privés de lien
social, bien mis en lumière par des plans-séquences qui ne sont pas de simples
figures de style.
« Quand on se sent étranger dans son propre pays, autant de sentir
étranger dans un autre pays », réalise Noura, prise dans un
dédale d’impasses où toute sonorité semble une menace permanente. Si Marjane
Satrapi trouvait vite la fuite dans Persepolis,
l’évasion est ici moins aisée et le pessimisme plus explicite. Tourné dans la
semi-clandestinité par un cinéaste condamné (avec Jafar Panahi) à une peine de
prison pour « propagande contre l’État », Au revoir est un cinéma de résistance et une œuvre
majeure sur l’oppression, à voir en complément du magistral Une séparation de Afghar Farhadi.
…Sans cris ni brutalités, une mise en
scène d'une radicalité et d'une intelligence rares fait exploser à l'écran
l'essence de l'oppression politique. Quel que soit le décor, les murs sont de
la même couleur, celle-là même qu'a fini par revêtir le monde aux yeux de
Noura, gris terne, invariablement. Ils sont filmés en plan fixe, en accordant
une grande importance au hors-champ. Simple, confiant dans la puissance
d'évocation primaire du cinéma, ce dispositif exalte avec une force à couper le
souffle la violence effarante contenue dans un contexte politique aussi
délétère, dans le moindre son, dans le moindre geste.
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