lunedì 7 agosto 2017

La dernière voix (The City Without Windows) - Julien Fonfrede, Karim Hussain



Les outrances visuelles de « Subconscious cruelty » auraient pu l'enfermer dans un monde essentiellement violent. C'était sans compter sur la particularité de Karim Hussain, qui possède un bagage cinématographique des plus intéressants.

Pour ce court-métrage, il décline de la science-fiction avec un partenaire derrière la caméra. Julien Fondrede est un ami commun de Mitch Davis, producteur attitré d'Hussain. Leur rencontre va donner lieu à un film très court – mois d'un quart d'heure pour de la SF c'est pas évident – sur lequel plane les manières du réalisateur.

On retrouve cette lenteur narrative propice à la réflexion. Mettant un point d'honneur à produire un texte propre, il parvient avec grâce et mélancolie à nous immerger dans cette cité. Sans jamais la dévoiler dans son ensemble il la dépeint parlant des altérations qu'ont subi les habitants. 
La portée sociale est de rigueur et le charme opère. Dans cet univers à l'environnement délétère, la communication a été brisée, les hommes ne peuvent plus se parler -maladie des cordes vocales -. La conséquence est une fracture raciale où certains font de leurs corps les ultimes messagers.
C'est ainsi l'alliance d'une forme poétique avec les impératifs des films futuristes.
La mise en scène prend évidemment tout son sens. Sous la noirceur, on retrouve encore des traces des artisans italiens des 60's– comme Bava – mais par bribes. Ce n'ets pas seulement un jeu de lumières, qui d'ailleurs est souvent dans des teintes jaunes déprimées. Mais le sang sur le derme pale, l'absence de visions lointaines donnent une impression étrange mais enivrante.
C'est beau tout en étant très intelligent, philosophant encore bien que les mauvaises langues pourront y voir une forme d'artificialité.
La voix évoquera la vérité, le rôle de la communication et expliquera simplement les quelques choix opérés au sein de la collectivité.

Si les deux compères n'ont pas le temps de développer toute une mythologie, ils usent d'un procédé simple et qui ne laisse qu'une parole, une seule voix, la narratrice. Ce son péniblement sorti associé une bande-son envahissant l'espace de manière sourde donne du corps à l'absence – communication, solitude, vivacité -.
C'est donc un petit bijou aux atours mélancoliques. Son ambiance parfaitement restituée est un tour de force que les deux cinéastes peuvent être fiers d'avoir accompli. La mise en scène est à nouveau pertinente.

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