giovedì 2 luglio 2020

Huacho - Alejandro Fernández Almendras

una famiglia in un mondo antico, il nonno, Cornelio, lavora in campagna a giornata, la nonna, Alejandra, ordina la misera casa e fa il formaggio che vende per strada, Clemira, la figlia, lavora nella cucina di un bed and breakfast/ristorante rurale, Manuel, nipote dei due nonni e figlio di Clemira, va a scuola in città, trattato come quello povero di campagna.
il film racconta, in tono documentaristico, una giornata di quei quattro, i vinti del progresso, direbbe Pasolini.
non hanno i soldi per pagare la bolletta, e le sirene del consumo suonano, e Manuel, come può resistere?
la tv, il videogioco l'hanno conquistato, senza pietà.
il Cile è il mondo, nessuno può resistere alle sirene, e di Ulisse non se ne vedono molti in giro.
un film che merita - Ismaele









La principale qualité de ce film chilien, c’est sa discrétion. Une journée dans la vie d’une famille rurale dans le sud du Chili. La grand-mère, Alejandra, et le grand-père, Cornelio, leur fille, Clemira, et leur jeune petit-fils, Manuel. Le principe est simple comme une mathématique élémentaire. A quatre reprises, le film accompagne l’emploi du temps de chacun des protagonistes. La grand-mère qui va vendre des fromages au bord d’une route ; la fille qui travaille comme bonne à tout faire dans une hacienda pour touristes ; le gamin qui va à l’école ; le grand-père qui s’active aux champs.
La mémé déploie des trésors de patience et de gentillesse avec des nantis qui ne descendent même pas de leur voiture pour négocier, toujours à la baisse, le prix des fromages. Clemira qui guigne quelques pesos à sa patronne très empressée de lui faire la morale («tu devrais surveiller tes dépenses») sans lui filer un rond. Le petit garçon qui bave sur la console de jeux de ses copains d’école. Papy Cornelio qui s’exténue à enfoncer des pieux dans un terrain qu’on devine aride.
Facture. Quatre fois la même vie de misère, à la différence près. Mais le vrai coefficient multiplicateur du film est d’une autre nature. Ce qui fait le liant, c’est une panne de courant au petit matin dans la bicoque où la famille survit. Ce ne sont pas les plombs qui ont sauté, mais la facture d’électricité qui n’a pas été payée. Le courant ne passe plus, et c’est la vie qui peu à peu vacille et menace de s’éteindre. Sans cris ni violence apparentes. Les patrons sont plutôt sympathiques, les prolos manifestent entre eux beaucoup de solidarité. Pourtant, ce film modeste, et pour beaucoup documentaire (ne serait-ce que parce que les acteurs sont tous non professionnels), est un formidable travail sur la fameuse globalisation. Son microcosme vaut pour le macrocosme que nous subissons, à peu près de la même façon, entre fatalisme, comme si l’économie mondiale était un phénomène naturel, et totale incompréhension quant à la servitude volontaire que l’on accepte.
Les habitants du film n’ont plus l’électricité, calculent tout au peso près mais ils savent se servir des ordinateurs et des téléphones portables. Quant à la révolte… ils sont à la peine pour lui trouver une maigre place dans leur plein emploi du temps, entre misère et dignité malgré tout. Si le film a un tel impact «pédagogique» pour nos vies cabossées, c’est qu’il évite bien des écueils inhérents aujourd’hui aux films dits «alter». Le pittoresque de la vie «à la campagne», la nostalgie douteuse de ses «vraies valeurs» et encore plus le cliché des paysages forcément natures et exotiques puisqu’on ne les connaît pas. Le tourisme n’est pas le genre de la maison.
Boucan. Huacho est un mot qui signifie bâtard mais, dans la région chilienne où se passe le film, il désigne aussi tout ce qui est abandonné, personnes ou objets. Pourtant, Huacho ne nous laisse pas tomber, il nous ouvre de belles pistes de réflexion. Son militantisme imperceptible et terre à terre peut se résumer par une de ses très belles saynètes. Cornelio, le pépé intarissable et un peu saoulant sur les bonnes histoires marrantes d’autrefois se voit littéralement couper la parole quand soudain l’électricité revient dans la maison. Quel est donc ce bruit de fond, ce boucan qui couvre sa voix de vieillard ancestral ? La télé qui redémarre. Fin de la panne, début des temps modernes.

Huacho isn't a bad film in any sense. It's well thought out, competently shot and follows a clear, identifiable narrative arc from start to finish. It's easy to identify the problems the cast are working through regardless of how far removed your own background might be. But the movie never really invites the viewer to feel any empathy for them. Huacho implies their wider world, rather than telling the audience about it - which is good - but the director never shows any of this, when it might have brought the story to life. As it stands, unless you have a specific interest in Almendras' particular narrow focus his film can't really be recommended.

In this undemonstrative but engaging film, little ostensibly happens, rhetorical commentary is at an absolute minimum, and yet we learn much about a certain way of life and the rural-urban divide in this region. While the theme of endangered rural populations is timeless, Huacho clearly has particular relevance to the current state of the global economy. Almendras’s non-professional cast – whether they are acting or effectively being themselves or versions thereof – are certainly very comfortable in front of the camera. By the time the film reaches a quietly hopeful ending, Huacho’s objective, sentiment-free approach has paid off in imparting an enormous respect and tenderness towards its characters

En Huacho la tragedia es esa: una madre que no tiene cómo pagar la luz, que nadie la ayuda, que nadie le presta plata —la jefa le ha adelantado dos meses de sueldo y a ella no le alcanza—, por lo que no le queda otra que ir a la multitienda en Chillán y devolver el vestido para así poder pagar la cuenta.
Difícil pensar en otra escena tan devastadora que haya entregado el cine chileno en estos últimos diez años. Tan sencilla, tan común, tan dura. Tan real.



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