sabato 1 settembre 2018

Manoscritto trovato a Saragozza - Wojciech Has

l'ho visto solo due volte, Luis Buñuel invece l'ha visto tre volte (anche Martin Scorsese ama questo film).
è un film che si fa vedere e rivedere, come il libro, d'altronde, avventure su avventure, dentro le avventure, raccontate ogni volta con occhi diversi.
gli attori sono di serie A (Alfonso è il grandissimo Zbigniew Cybulski) Wojciech Has è un regista come pochi.
se vi volete bene non perdetevi il film (e il libro, naturalmente).
dura tre ore, ma non stanca mai.
buona visione.






Luis Buñuel, who seldom viewed movies more than once, liked this film so much that he saw it three times.

Non sorprende che Il manoscritto trovato a Saragozza (Rekopis Znaleziony w Saragossie) fosse uno dei film preferiti da Luis Buṅuel. Il film girato da Wojciech Has nel 1964, presentato come uno degli appuntamenti di punta della sezione dedicata alla nouvelle vague polacca, è un lungo e affascinante viaggio surreale nella Spagna del ‘600, ispirato all’omonimo romanzo del conte polacco Jan Potocki (1805). In paesaggi, toni e atmosfere epicamente picaresche, che inevitabilmente rimandano a La Mancha di Don Chisciotte, le avventure del capitano delle guardie vallone Alfonso Van Worden scorrono tra sogno e realtà, tra passato e presente, e tra storie vissute e storie raccontate e “subite”, il tutto ovviamente indistricabilmente legato e sovrapposto. Saltando tra i vari piani della realtà e dell’onirico, del presente e del passato, Has dimostra una notevole capacità affabulatoria, che rende scorrevole il denso materiale narrativo, oltre che affascinante la visione. A questo contribuisce notevolmente il costante tono umoristico, qua più surreale e laconico, là più ironico e ricco di mordente. Questi sono elementi che in qualche modo ricordano la poetica del grande fan del film Luis Buṅuel. Effettivamente guardando il film di Has, sotto più di un aspetto sembrerebbe di assistere ad un’opera del ben più celebre maestro e regista spagnolo. Questo anche per la presenza di certe tematiche, come le divertite e pungenti rappresentazioni della religione imposta e convenzionale che diventa forma di conformismo e potere e dei riti vuoti e privi di senso della nobiltà/borghesia, senza dimenticare i colti riferimenti artistici e letterari. Meritatamente, quindi, questo divertente e stratificato trionfo del surrealismo è stato uno dei film di maggiore presa della sezione dedicata al cinema polacco della modernità.

Cybulski was often called the Polish James Dean for his electric channelling of postwar angst in his performances for Andrzej Wajda, youth appeal with his trademark dark sunglasses—this is one of the few films where he discarded them—and early, tragic death just three years after making this film. He delivers a terrific performance as Alfonso, partly comic fool of fortune, part swaggering young gay blade, even if he disappears for a long stretch of the second half: he manages to make Alfonso neither overly knowing or ludicrously naïve, leading to the delightful moment where his protests of religious scruples give way to dizzied yelps as the sisters push him back forth and plant voracious kisses on him. He’s not alone in offering hilarious turns, with Kobieda’s Toledo and Maklakiewicz’s Busqueros particularly good, and Czyzewska’s Frasquetta in all her saucy, naughty glory. Niemczyk as Avadoro suggests a Polish Harrison Ford waiting to cut loose with some swarthy swashbuckling, though, unfortunately, he never does. The most exciting formal element is the score provided by Krzysztof Penderecki, the great Polish avant-garde composer; the score mixes delirious snatches of classical forebears with spare, bizarre musique concrete flourishes. The Saragossa Manuscript is a hell of a fun ride.

Le Manuscrit Trouvé à Saragosse fait partie de ces rares films monde qui semble posséder ses propres lois et fonctionne de manière autonome. Empruntant aussi bien aux films fantastiques qu’aux films d’aventures, et même au Vaudeville, s’inspirant des expériences scénaristiques avant-gardistes de l’époque tout en abordant des genres populaires dans une forme classique, le film de Has trouve, malgré tout, une cohérence qui semble relevée du tour de force tant le récit est foisonnant (c’est le moins que l’on puisse dire !). Loin de ressembler à un film à Sketchs, Le Manuscrit Trouvé à Saragosse est sauvé du n’importe quoi qui le guette à chaque instant, par la rigueur absolue du filmage (l’auberge où se retrouve plusieurs fois Von Worden est toujours introduite avec le même plan, seul quelques éléments dans le cadre changent, pour signifier un autre degré de réalité ou d’histoire…) et la construction quasi-mathématique de son scénario. Si le film est absolument impossible à résumer (tout du moins après une première vision) il ne semble jamais pour autant illisible : le fil conducteur qui relie les histoires entre elles est tortueux mais miraculeusement limpide. Le spectateur n’est donc jamais largué et ressent au contraire une jubilation de tous les instants face à ce spectacle labyrinthique et infiniment ludique. Les multiples récits s’enchaînent à vitesse grand V, les protagonistes de chaque histoire ne cessent de se croiser et de se recroiser (surveillez bien les arrières-plans et tendez l’oreille…), le ton passe de franchement drôle à franchement inquiétant… Bref, un véritable film de fou orchestré par un savant et un esthète…
…C’est que Le Manuscrit Trouvé à Saragosse est avant tout un récit initiatique. Il s’agit là de mettre Von Worden à l’épreuve en maltraitant le réel, en le tordant jusqu’à ce qu’il plie sous les assauts du fantasme (rêves, mensonges, légendes…). Et Von Worden de trouver sa vérité dans ce tourbillon d’aventures grotesques et/ou terrifiantes…Le retournement final qui n’en est pas vraiment un (puisque apparemment aussitôt démenti) se garde bien de lui donner une réponse… Le spectateur, lui, est K.O et n’a qu’une envie : revoir le film afin de délier les nombreux fils du vrai et du faux. Mais finalement peu importe car Le Manuscrit Trouvé à Saragosse semble nous avoir déjà livré ce joli secret : les histoires que l’on invente permettent de mieux comprendre notre vie.
A moins que ce ne soit l’inverse…

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